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[lorsqu’il était en apprentissage] Je m’étais dit qu’un jour j’aimerais avoir un toit à moi, un simple toit et un plancher. L’idée est partie de là, mais je ne connais rien à l’art.

René Lorenz, à l’occasion de l’inauguration de la maison de la Poya.Propos recueillis par Patrick de Morlan, 24 mars 2003 Le sculpteur de maisons, Le Nouvelliste.

Maison du clocher sur La Place des Artistes à Veyras, état antérieur à 2001, archives R. Lorenz.

Ci-dessus : Maison du clocher sur La Place des Artistes à Veyras, état antérieur à 2001, archives R. Lorenz.

Ci-contre : Maison du clocher sur La Place des Artistes à Veyras, après transformation par René Lorenz en 2001, archives R. Lorenz

Maison du clocher sur La Place des Artistes à Veyras, après transformation par René Lorenz en 2001, archives R. Lorenz

Maison de la Poya à Veyras, en cours de transformation par René Lorenz, 2003, archives R. Lorenz

Ci-dessus : Maison de la Poya à Veyras, en cours de transformation par René Lorenz, 2003, archives R. Lorenz

Ci-contre : René Lorenz sur le chantier de construction de la maison de la Poya, 2003, archives R. Lorenz

René Lorenz sur le chantier de construction de la maison de la Poya, 2003, archives R. Lorenz

Je ne crée pas pour gagner de l’argent mais pour que les gens qui viendront habiter aient du plaisir. Je ne crée jamais sur commande, mais toujours comme j’ai envie, un peu comme un peintre devant sa toile, et les gens qui vont venir vivre là seront des personnes qui aiment ce style. Mais à la limite s’ils détruisent, je m’en fiche, l’histoire est terminée.

René Lorenz, à l’occasion de l’inauguration de la maison de la Poya. Propos recueillis par Patrick de Morlan, 24 mars 2003 Le sculpteur de maisons, Le Nouvelliste

Jeu de piste

En validant cette étape, tu obtiendras une des 16 parties du tableau final qui te permettra de participer au tirage au sort !

Le murmure des pierres

Trente ans, dix maisons, dont six à Veyras… De 1978 à 2008, Lorenz restaure d’anciennes bâtisses villageoises, mu par l’élan du sculpteur et porté par les vibrations du lieu qu’il transforme : « Il faut savoir écouter la maison pour la sculpter en respectant son âme » confie-t-il en 2003. Les maisons de l’artiste ont en commun d’exprimer son amour de la matière. Participant d’un fort ancrage à l’espace et au temps, les matériaux utilisés, bois et pierre naturelle, sont souvent d’origine locale et patinés par les ans. Lorenz les récupère sur des mazots, dans des carrières et même sur de vieux wagons de bois.

En amont, l’esprit en éveil, il imagine avec acuité les futures articulations intérieures et les décors des nouvelles façades. Sur le chantier, “ Lolo ” travaille avec une équipe d’ouvriers qui sont ses amis. Chaque maison est inaugurée par une fête mémorable et devient, le temps d’une exposition, une galerie dans laquelle Lorenz invite d’autres artistes de la région. Dans certaines il va habiter, avant de les vendre, dans celle de Sierre, il installe sa galerie-atelier en 1998.

Le saviez-vous ?

À l’étranger, Lorenz aime à se laisser surprendre par l’architecture d’époques et de styles divers, qui l’ouvrent à d’autres perspectives que les siennes. À Vienne et Barcelone, il s’émeut devant les formes organiques et colorées d’Hundertwasser et de Gaudì. En Suisse, il exerce son œil devant les châteaux médiévaux et les maisons villageoises de caractère. Comme un signal, lorsque l’émotion devient palpable, l’artiste se retire en lui-même et dit à son épouse Marie-Jo : « Laisse-moi rêver. »  Elle sait alors qu’il est temps de laisser place au seul langage des pierres.