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Témoignage de Mlle Genia Tschernosvitow, dernière secrétaire de Rilke. Alain Perrottet (03.12.2011). Radio Lausanne [Emission radio] (26.08. 1939). RTS

Elie Zwissig, Bisse près de la Tour de Muzot sous la neige, s.d., annoté « photo de M.E. Zwissig, facteur », ALS, Berne, © ProLitteris

Témoignage de Mme Jeanne de Sépibus. Alain Perrottet (03.12.2011). Radio Genève [Emission radio] (31.12.1956). RTS

Douce courbe le long du lierre,
chemin distrait qu’arrêtent des chèvres;
belle lumière qu’un orfèvre
voudrait entourer d’une pierre.

Peuplier, à sa place juste,
qui oppose sa verticale
à la lente verdure robuste
qui s’étire et qui s’étale.

R.M. Rilke, « Quatrains valaisans, V » dans : Rilke, Quatrains Valaisans, Lausanne, Gonin, 1983

Chemin vers la Tour de Muzot et peuplier, 1922, ALS, Berne © ProLitteris
« Lettre de Rilke à Marie de La Tour et Taxis, 11 février 1922 », dans : Correspondance avec Marie de La Tour et Taxis, Albin Michel, Paris, 1988
Baladine Klossowska et R.M. Rilke sur le balcon de Muzot, vers 1923, ALS, Berne © ProLitteris

Lettre manuscrite de R.M. Rilke à C.C. Olsommer, 9 septembre 1921, Musée Olsommer, Veyras

Lettre manuscrite de R.M. Rilke à C.C. Olsommer, 9 septembre 1921, Musée Olsommer, Veyras

Jeu de piste

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Muzot

La 1ère guerre mondiale laisse Rilke exsangue. Nomade, en quête d’un nouveau souffle, il cherche un lieu où terminer ses Élégies initiées au château de Duino. Il quitte Munich pour la Suisse, où il retrouve Baladine Klossowska, alias Merline, un amour rencontré naguère à Paris, mère du futur peintre Balthus. En juin 1921, elle l’accompagne en Valais où ils découvrent la Tour de Muzot. Werner Reinhardt, son mécène, la loue pour lui. Baladine l’aide à emménager puis repart.

Dans la Tour spartiate, au milieu d’un paysage dont le langage visuel revêt pour lui une ” magie singulière ” autant qu’un goût d’infini, Rilke retrouve un élan intérieur (1921). En l’espace de quelques jours, en février 1922, mu par une puissance poétique inouïe, il compose Les Sonnets à Orphée et achève Les Élégies de Duino, sidéré par la générosité qui lui est consentie. Après ces deux œuvres majeures, éprouvées peut-être comme un aboutissement à l’idéal poétique d’une vie, le poète (1875-1926) se partage entre ses écrits en français, ses traductions de Valéry et son abondante activité épistolaire.

Le saviez-vous ?

SL’intérêt de Rilke pour le patrimoine contribue à transformer la Tour en un lieu agréable qui s’épanouit au milieu des roses. Dans un même élan, le poète fait restaurer la chapelle de Muzot à ses frais car ” pas tout le monde peut avoir Sainte-Anne pour voisine, il ne faut pas qu’elle prenne des rhumatismes ” (1925).

De la clinique de Val-Mont, Rilke suit les travaux, se réjouissant que l’on puisse bientôt y célébrer le culte. Mais lors de la première messe, c’est pour le repos de son âme que les fidèles prieront.