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Corinna et Maurice

Je suis terriblement heureuse d’écrire. C’est la magie de ma vie et ton amour en est la douceur.

Corinna Bille, « Lettre à Maurice Chappaz du 17 octobre 1942 », dans : Corinna Bille – Maurice Chappaz, Jours fastes, Correspondance 1942-1979, Pierre-François Mettan, sous la dir. de Jérôme Meizoz, Genève, Zoé, 2016

Maurice Chappaz et Corinna Bille. Philippe Grand (10.10.1974). Voix au chapitre [Emission TV, extrait]. RTS.

Je continue à être très heureuse de la maison et du jardin. Je m’occupe des arrosages, je coupe les têtes des roses sèches (il y a une floraison magnifique et en automne les cétoines ne les tourmentent plus). J’ai aussi attaché les arbres avec mes vieux bas nylon.

C. Bille, « Lettre à M. Chappaz du 11 septembre 1962 », ibid.

Corinna Bille dans la maison de Veyras. Entretien avec le journaliste Boris Acquadro (21.12.1961). Préface [Emission TV, extrait]. RTS.

La femme

Corinna Bille dans la maison de Veyras. Entretien avec le journaliste Boris Acquadro (21.12.1961). Préface [Emission TV, extrait]. RTS.

Corinna Bille et Maurice Chappaz. Philippe Grand (10.10.1974). Voix au chapitre [Emission TV, extrait]. RTS.

L'écriture

Corinna Bille dans la maison de Veyras. Entretien avec le journaliste Boris Acquadro (21.12.1961). Préface [Emission TV, extrait]. RTS.

Corinna Bille et Maurice Chappaz. Philippe Grand (10.10.1974). Voix au chapitre [Emission TV, extrait]. RTS.

Jeu de piste

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Transgresser le lieu originel

C’est par l’entremise de l’écrivain Georges Borgeaud (1914-1998), précepteur du fils cadet d’Olsommer en 1938, que Corinna rencontre Chappaz en 1942. Le couple, mu par une admiration littéraire réciproque, partage un profond attachement pour le Valais. Pionniers, ils sont les premiers écrivains valaisans à évoquer leur terre, en 1944, dans Théoda et Les Grandes Journées de Printemps. Avant eux, seuls des écrivains venus d’ailleurs, comme Rilke, l’avaient fait.

Le couple a en commun une attention sensible à la nature, mais chacun va la traduire de manière singulière dans son œuvre. Corinna est en quête d’un pays secret, dont l’universalité dépasse le simple régionalisme. Ses écrits donnent à voir un monde âpre, tissé de drames et de solitudes, mais aussi la vision onirique d’un réel transfiguré, influencé par les surréalistes.
Au cimetière de Veyras, elle emporte avec elle la vision de son dernier voyage : « Je m’en irai par la petite fenêtre bleue des icônes. » (1979)

Le saviez-vous ?

Dans le Valais catholique des années 50, Corinna n’élabore pas de discours féministe, au sens politique, mais tente de préserver son projet d’écriture au quotidien. Selon les mots de Virginia Woolf, elle aspire à posséder ” une chambre à soi ”, un espace où créer, seule, loin de l’agitation familiale. Les époux se promettent de s’accorder les conditions nécessaires à leur accomplissement littéraire.

Si Corinna parvient parfois à s’isoler en France ou au Tessin, elle définit son quotidien comme ” un art de l’acrobatie ”, conjuguant l’éducation de ses trois enfants et le ménage avec son impérieuse nécessité d’écrire : « Quand je ne peux pas écrire, c’est comme si je ne pouvais pas respirer. » (1974)