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« Lettre de Gustave Roud à Palézieux, décembre 1954 », dans : Stéphane Pétermann, Emilien Sermier (éds.), Gustave Roud – Gérard de Palézieux : Correspondance 1951 – 1976, Cahiers Gustave Roud, n°17, Carrouge, Association des amis de Gustave Roud, 2019

Qu’il s’agisse de courges ou de tableaux, la couleur qui me fascine est le Gris. On en sent l’infini au bout des doigts ou des lèvres et c’est un Océan, un océan de nuances qui recommencent le monde. Vraiment la couleur du temps, du temps qu’on touche et de la mémoire.
Du temps qui passe… La matière semble se mélanger en nous et être au plus juste sentiment. […].

Extrait du message adressé par Chappaz à Palézieux lorsque ce dernier a reçu le Prix culturel de l’Etat du Valais le 24 janvier 1997 à Sion. M. Chappaz, Journal intime d’un pays, éditions de la revue Conférence, Paris, 2011, p. 1036-1037.

La chapelle de la Présentation de la Vierge était appelée autrefois « chapelle de Sainte-Anne », ou « de Sainte-Agnès » en référence à l’ancienne église paroissiale éponyme dont les maçonneries figurent sous la chapelle actuelle.

Construite en 1781 sur les fondations de ce premier sanctuaire, la chapelle est restaurée une première fois en 1889, puis en 1925-1926 par le poète R.M. Rilke, et à nouveau en 1948, 2 ans après le tremblement de terre qui ébranle la région de Sierre. Pour sa dernière restauration, menée au début des années 2000, c’est l’artiste Gérard de Palézieux qui réalise une gravure de l’édifice, dont il offre le bénéfice de la vente.

G. de Palézieux, Chapelle de Muzot, 2000, aquatinte sur cuivre, coll. communale, Veyras

Jeu de piste

En validant cette étape, tu obtiendras une des 16 parties du tableau final qui te permettra de participer au tirage au sort !

Palézieux illustrateur

Peintre et graveur, Palézieux s’impose comme l’illustrateur privilégié des écrivains et poètes dont il accompagne les textes avec sensibilité : parmi eux, Rilke, auteur des Quatrains Valaisans et des Roses, mais aussi ses amis Maurice Chappaz et Corinna Bille, Philippe Jaccottet, Julien Gracq, Georges Borgeaud ou Gustave Roud. De 1951 à 1976, Palézieux entretient avec ce dernier une correspondance tissée de profondes affinités.

A la fin de l’année 54, Roud découvre l’huile de Palézieux représentant la Chapelle de Muzot à la galerie L’Atelier à Sion. Envoûté par le tableau, Roud manifeste son intérêt pour la toile. A sa plus grande joie, peu de temps après, Palézieux la lui offre. Douze ans plus tard, contemplant l’oeuvre, Roud écrit : « Je crois n’avoir jamais vu de gris plus sensibles que ceux-là ! »