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Marcel Schüpbach (30.03.1998) : Littératour de Suisse – Maurice Chappaz [Emission TV, extrait]. RTS.

J’ai été par toi, par tes œuvres sans cesse accompagné. J’ai vécu dans ton voisinage. je félicite le peintre et l’homme. D’ailleurs je crois, tant vaut l’un, tant vaut l’autre. C’est parfois ambigu, c’est littéralement vrai si je pense à toi. Si vrai que l’on parle de fidélité, d’attention de recueillement, de silence même chacun te reconnaît.

Extrait du message adressé par Chappaz à Palézieux lors de la remise du Prix culturel de l’Etat du Valais le 24 janvier 1997 à Sion, qui touche Palézieux. M. Chappaz, Journal intime d’un pays, éditions de la revue Conférence, Paris, 2011, p.1035

Gérard de Palézieux dans sa maison de Veyras, s.d., Album Bille – Chappaz,
ALS, Berne, © Fondation de l’Abbaye Le Châble

Lettre de Palézieux, Veyras à M. Chappaz du 7 mars 1991, Fonds Bille – Chappaz, ALS, Berne

Gérard de Palézieux, Pinède, vernis mou et aquatinte sur laiton, 1997, coll. particulière, Suisse
G. de Palézieux, Vierge enceinte, mosaïque décorant le mur extérieur du rez de la maison du bois de Finges (architecte : Jean Suter, 1948), commanditée par M. Chappaz à G. de Palézieux.

Hier j’ai voulu revoir les étangs de Gampinnen (Agarn) avec des amis, et nous avons découvert un paysage rasé, la fin d’un si beau paysage, pour la place de l’autoroute, la disparition d’un des derniers paysages où j’aimais travailler. C’était d’une infinie tristesse. C’est des coups qui vous assomment […].

Lettre de Palézieux à M. Chappaz du 22 avril 2007, Fonds Bille – Chappaz, ALS, Berne

Marcel Schüpbach (30.03.1998) : Littératour de Suisse – Maurice Chappaz. RTS.

Jeu de piste

En validant cette étape, tu obtiendras une des 16 parties du tableau final qui te permettra de participer au tirage au sort !

Le souffle poétique

En 1939, le jeune Maurice Chappaz (1916-2009) participe à un concours de nouvelles, sous le seul prénom de Pierre. À propos d’Un homme qui vivait couché sur un banc, G. Roud écrit à C.F. Ramuz, tous deux membres du jury : « En vérité je ne sais rien de pareil dans la jeune poésie d’ici – ou d’ailleurs. » Dans ce texte fondateur, Chappaz signe son émancipation de la tradition familiale conservatrice, au profit d’un engagement total dans l’art : « Ô Poésie, sois ma maison natale à présent, sois une enfance nouvelle et vraie […] »

L’enfant, dont les sons produits lorsqu’il chantait à l’école étaient proches, selon lui, ” de cailloux qui roulent dans l’air ”, trouve dès lors dans l’écriture la possibilité d’une ” grande respiration ” dont ” les mots sont des gouttes de souffle ” (1982). Après guerre, il vit une période compliquée, partagé entre ses exigences poétiques et la nécessité d’une certaine stabilité. À la suite de ce temps d’errance, tant géographique qu’intérieur, l’emménagement à Veyras l’ancre et marque le début d’une période fertile qui fonde son statut d’écrivain.

Le saviez-vous ?

Palézieux et Chappaz se rencontrent à l’école de recrue. Mobilisés tous deux, le ton épistolaire est au vouvoiement en 44, mais rapidement, le peintre et le poète scellent un lien amical et professionnel profond. Palézieux illustre de nombreux textes de Chappaz. Gérard, Madeleine, Maurice et Fifon (Corinna) se retrouvent à Veyras, à Chandolin ou à Finges – lieu emblématique pour le poète et le peintre – au milieu des pins, dans la maisonnette décorée d’une mosaïque de Palézieux sur le thème de la fécondité. À cette famille d’artistes, marquée du sceau de l’amitié et de l’admiration mutuelle, appartient Gustave Roud (1897-1976), poète, traducteur, critique et photographe.

Tu es pareille aux fruits des arbres apportant leur soleil et leur douceur et je t’appellerai le lait le miel le raisin. […] oh! j’ai envie de dire merveille merveille femme combien tu es belle paraît ta grande nature tu glisses dans les bras de celui qui t’aime

Maurice Chappaz, extrait de “La merveille de la femme” (1938) dans : Verdures de la nuit, Mermod, Lausanne, 1945