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Marie-Noëlle Guex, Gérard de Palézieux, un regard hors du temps, 1998, Médiathèque Valais -Martigny

Quels merveilleux paysages de neige nous avons depuis quelques semaines avec ce temps gris et sombre par lequel les champs et le ciel et les toits des maisons se confondent et où toutes choses se simplifient.

« Lettre de Palézieux, Veyras, à Gustave Roud, du 10 novembre 1952 », dans : Stéphane Pétermann, Emilien Sermier (éds.), Gustave Roud – Gérard de Palézieux : Correspondance 1951 – 1976, Cahiers Gustave Roud, n°17, Carrouge, Association des amis de Gustave Roud, 2019

Tu as transfiguré un pays.
Il y a une saison qui est une oasis de l’esprit que je retrouve quand je m’arrête devant certaines de tes toiles : l’hiver.
On savoure notre propre absence.
Tes aquarelles ont la légèreté de l’insaisissable. […]
Ton univers très particulièrement c’est l’hiver.
On fait un pas hors de soi-même ou en soi-même vers un but que l’on invente. […]
La nature si diverse en Valais, si changeante, transmuante est un peintre.
Palézieux est de l’école de la neige.
Il intervient au-delà de ce qu’on aperçoit.
Ou en dedans.
Le miracle continue. […]

Extrait du message adressé par Chappaz à Palézieux à l’occasion de la remise du Prix culturel de l’Etat du Valais le 24 janvier 1997 à Sion. M. Chappaz, Journal intime d’un pays, éditions de la revue Conférence, Paris, 2011, p. 1036-1037

G. de Palézieux, Batelier à l’Arsenal, 1987, eau-forte sur cuivre, coll. particulière, Suisse

[…] Je n’ai pas encore réussi à découvrir cette neige, mais le paysage (pour aquarelles) est admirable bien que fort dangereux ! Je découvre des recoins inconnus et cherche des abris contre la bise (borra) […]. 

« Carte postale de Palézieux, Venise, à Gustave Roud, du 23 mars 1975 », dans : Stéphane Pétermann, Emilien Sermier (éds.), Gustave Roud – Gérard de Palézieux : Correspondance 1951 – 1976, Cahiers Gustave Roud, n°17, Carrouge, Association des amis de Gustave Roud, 2019

[…] J’ai retrouvé la lumière inouïe de l’hiver sur la lagune, et aussi le brouillard. […].

« Carte postale de Palézieux, Venise, à Gustave Roud, du 8 janvier 1976 », ibid.

Jeu de piste

En validant cette étape, tu obtiendras une des 16 parties du tableau final qui te permettra de participer au tirage au sort !

Le Valais

Dès 1943, l’année où il s’installe en Valais, et jusqu’à sa mort en 2012, Palézieux ne quitte la Suisse que pour ses échappées vers Grignan ou l’Italie. Dans la petite maison de Veyras, l’artiste à la présence discrète mène, avec Madeleine, une existence d’une extrême simplicité. Fidèle à ses lieux de prédilection, il trouve son inspiration dans son environnement proche, parmi les fruits et les fleurs de son jardin ou les objets de son atelier, qu’il organise en natures mortes, ou alors non loin de là, au milieu des bâtisses villageoises, à Finges et dans le Haut-Valais.

En silence, la force de son regard fouille le paysage, l’absorbe tout entier pour en traduire les caractères essentiels jusqu’à l’épure. Intuitif, Palézieux perçoit le monde sans considérations préalables et se tient au plus près de la sensation, dans la pleine conscience du présent. Venise ou le Valais, natures mortes ou paysages, ses compositions transcendent le lieu ou le sujet traités car elles inscrivent l’image dans l’épaisseur du temps et touchent à l’universel.